Le poids des poissons perdus recueille trois nouvelles qui viennent dire l’essence étriquée d’un paysage montagneux et de l’esprit de ses habitants, d’un visage qui s’impose à un autre dans le huit clos d’une cuisine sombre et enfin celle d’une paroisse de hameau et de ses fidèles.
« La peur, ce matin-là, n’est pas monté au Bärgläger avec Gottlieb. Elle a pris avec elle le sentiment de gêne et a laissé Gottlieb aller seul, l’esprit délesté et les jambes pressées.
A cette heure du jour où seules les premières lueurs solaires, les paysans et les vaches semblent être sortis de l’engourdissement, à cette heure du jour où la rosée, ces larmoiements que la nuit se permet parce que peu les fouleront tôt matin, à cette heure du jour, Adeli et Gottlieb, sur leur banc, s’enivraient de rien. Loin de tous. »
(Editions du Noyau – 2013)